Comment se porte le Brésil ? Avec environ 280 millions d’habitants, 5% des réserves mondiales, 60% de la biodiversité et un PNB supérieur à celui de la Chine, le Brésil poursuit son ascension tant économique que démographique. Un renouveau dont l’ambition était jusque là réservé aux nations occidentales. Aujourd’hui,
le « Made in Brazil » fait beaucoup parler de lui et s’exporte.
Pays »prototype » ; il émerge comme un pôle d’innovation incontournable, fortement imprégné de valeurs nationales et culturelles fondées historiquement
sur le positivisme du philosophe français Auguste Comte.
Ancré dans sa devise Ordem e Progresso/Ordre et Progrès, le Brésil a fait le pari d’une réorganisation sociale dont la pierre angulaire est :
-l’environnement (interconnexion homme-nature, développement durable…),
-l’humanisme (accession aux produits de qualité et abordables, droits de l’homme, conditions de travail…)
-et le développement interculturel (système éducatif performant, investissement dans les pays émergents…).
Partons donc ensemble à Curutiba, capitale du Paranà au sud du Pays, emblème national de ce renouveau et de cette ambition humaniste. Curitiba est un peu le New-york du Brésil : brésilienne soit, mais à part ! N’empêche, cette ville est un exemple concret d’un choix de développement urbain clairement amorcé il y a trente ans : « une ville verte pour vivre autrement ensemble ».
La ville a été imaginée et gérée par des architectes urbanistes et non des politiques. Les solutions pour atteindre cette ambition ? Faire simple avec de petits budgets ! Quoi de mieux pour stimuler la créativité.
Ainsi :
- Pas de métro mais un moyen de transport calé sur sa logique : des bus express desservant la ville sur des voies réservées larges et dotées « d’Abribus-tuyaux » translucides. Le coût du transport : un ticket à tarif unique quel que soit le lieu,
la durée et le nombre de changements.
- Pas de plage ? Et bien des espaces verts seront créés pour une qualité de vie meilleure.
- La création de l’Université Libre de l’Environnement afin de diffuser connaissances et pratiques environnementales et favoriser des comportements plus respectueux.
- L’accès gratuit au Net dans les « Phares du Savoir », petites bibliothèques à la disposition de tous.
- L’implantation de commerces et des services publics auprès des terminaux de bus pour le gain de temps .
- Le programme « Cambio verde »/Echange vert qui propose aux populations défavorisées d’échanger leur déchets recyclables contre des fruits et légumes. Comme proclamé : « Lixo que não é Lixo »/Les déchets ne sont pas des déchets…. Et bien d’autres innovations de ce type.
Une ville de rêve donc, devenue référence internationale, où croissance économique, développement social et protection de l’environnement sont
le leitmotiv constant.
Mais Curitiba « l’écolo » est rattrapée par sa réalité urbaine : la métropole enre-
gistre le plus fort taux de croissance du Brésil, les transports saturés engendrent plus d’automobilistes, 40% des eaux des particuliers ne sont pas traitées, les gratte-ciels envahissent le paysage …
S’il est à penser que la ville utopique n’a pas pu se projeter au-delà de 500 000 habitants - plus de 2 millions à ce jour -… il est à espérer que Curitiba « l’Innovante » saura trouver de nouvelles orientations inédites pour préserver ce rêve d’utopie verte et urbaine à plus grande échelle.
Source : Cnam 20.01.09
www.curitiba.pr.gov.br
